Tout commence en 1979. Elle est alors journaliste à la Radio Télévision Nationale du Burundi (RTNB)
1979 marque l'année internationale de l'enfant. C'est à la même occasion que Christine Ntahe, de son vrai nom, initie l'émission Tuganirize ibibondo à la RTNB. Pour les enfants, par les enfants, et avec les enfants, dit-elle. Celle que le monde appelle affectueusement Maman Dimanche animera cette émission pendant 20 ans. Pour que les enfants burundais puissent jouir pleinement de leur droit à l'expression, confie-t-elle. Remarquez que l'émission est créée 10 ans avant avant l'adoption de la Charte internationale des droits de l'enfant qui a été adoptée en 1989 et ratifiée par le Burundi en 1990.
L'aventure pour la paix à travers la défense des droits humains continuera après la RTNB à partir de 1999 alors qu'elle travaille pour l'ONG américaine Search for Common Ground. A ce moment, elle anime une autre émission, cette fois-ci pour les femmes, Mukenyezi nturambirwe.
En marge de ses activités radiophoniques, Mme Ntahe suivaient des formations en résolution pacifique de conflits basée sur le dialogue au sein des couples, des familles et entre les parents et les enfants, pour les appliquer ensuite dans la vie courante. Elle sera d'ailleurs investie Mushingantahe (notable) en 2010, ce qui lui donne la capacité jusqu'aujourd'hui d'intervenir efficacement dans la résolution pacifique des conflits surtout pour des couples en instance de divorce.
Après la crise de 1993, la rue ayant recueilli des enfants laissés à eux-mêmes, Maman Dimanche les recueille chaque dimanche (d'où ce surnom de Maman Dimanche) chez elle, les nourrit, et leur fait un suivi scolaire dans la mesure du possible. Depuis plus de 20 ans, avec l'appui des partenaires, elle continue cette activité qui s'est même étendue et s'est structurée en une Association sans but lucratif;Bon Geste.
Elles, Un Hommage aux Oubliées
Ceci est le titre de son dernier ouvrage qu'elle a réalisé avec l'appui du journaliste-écrivain Roland Rugero. Elle y met en exergue des femmes qui ont combattu pour la paix et pour une bonne cohabitation entre des communautés de composantes éthniques différentes après la crise de 1993 au Burundi.
Héroïnes de la paix, ces femmes seraient restées dans l'ombre de l'histoire si cette journaliste en retraite n'avait pas parlé d'elles. Le recueil retrace en effet des témoignages recueillis lors de ses descentes sur terrain dans le cadre de son travail à Search for Common Ground.
Ainsi, grâce à ces témoignages, le monde sait que c'est possible de vivre ensemble dans une bonne cohabitation tout en étant différent.
Traduit en kirundi, le livre devrait être distribué dans différents milieux dont les écoles, les centres culturels, les universités, les associations féminines, etc.